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UN " MIRACLE " ANNOTAIN :
LA MERVEILLEUSE AVENTURE DE NANETTE GRAC D'ANNOT EN 1873.


Cette histoire totalement véridique, tirée des archives de l'Evêché de Digne est reprise du livre "Au pied du Baou sublime" ; j'avais décidé dans ce site de ne citer que des extraits de livres, laissant ainsi à l'utilisateur, l'éventuelle découverte vierge des écrits résumés ; mais devant ce merveilleux récit, je me taxerais moi-même d'égoïste de ne pas permettre au plus grand nombre d'amoureux d'Annot d'accéder à la connaissance de cette incroyable histoire qui se situe au coeur de notre vieux village, la rue St Jean (le haut actuel de la grand-Rue, après la place des Arcades)…

Nanette, dite aussi "Nanou", était l'aînée dans la famille de Jean-Baptiste Grac, appelé Joseph et de Françoise Piche, sa femme. Ils habitaient une pauvre maison de la rue St.Jean, qui donne de l'autre côté, sur la place du moulin, où le canal, en descente forcée, actionnait la scierie de Genty.


Une unique pièce abritait cette humble famille. En entrant, à gauche, se trouvait une longue mastre, qui leur permettait de pétrir. A côté, une grande cheminée leur offrait à la fois le chauffage et la cuisson des aliments. Au fond, deux alcôves ("les chambres") se faisaient face, garnies de rideaux bruns ; entre elles se trouvait l'unique "fenestroun" qui permettait de filtrer un peu de jour. A droite de l'entrée, se nichait une basse porte, qui, par un escalier, permettait de descendre à une cave ou l'on serrait les vivres, cave dont une autre porte offrait une sortie, sous la voûte qui donne sur la place du moulin. Au milieu de la pièce, une table ronde et quelques chaises basses achevaient le maigre mobilier.
Nanette était née très chétive et déjà toute enfant, donnait de graves signes de maladie. Elle ne mangeait que très peu et souvent, rejetait.
Ses parents avaient eu le bonheur d'avoir trois autres petites filles, Marion, Philomène et Madeleine. L'amour et l'union régnaient en maîtres en cette pauvre demeure.

Le père travaillait une campagne au quartier de la Beïte, sur la rive droite. Elle suffisait à peine à nourrir la famille. Au gros de la saison, pour les foins, les moissons et les vendanges, il se louait dans les grosses fermes du pays ; il travaillait également à la cueillette des lavandes, sur la montagne de Colle Basse. Un petit troupeau de chèvres tenues à l'écurie, sous la maison, leur apportait lait et fromage ; quelques poules et quelques lapins au cabanon leur offraient un peu de viande et des oeufs. D'un lopin de terre au quartier des "planteaux", ils tiraient lentilles, blé et seigle. La femme de Joseph tenait à l'église le poste de sacristine. Cela leur procurait quelques aumônes, qui permettaient d'améliorer le fricot.

Alors que les filles cadettes grandissaient, Nanette, toujours frêle, se voyait dépasser par ses sœurs. Elle n'en éprouvait aucune jalousie, tout au plus, un peu de peine au fond de son grand cœur.
A cette époque, la gratuité pour l'école des jeunes filles, tenue par trois religieuses, dans le local de l'ancien hôpital de la Charité Saint Martin, à l'hôtel-Dieu, fermé en 1847, avait été accordée grâce à un don de Monseigneur de Montblanc, qui permettait, par ses intérêts, de payer la totalité des salaires des maîtresses. Les parents devaient cependant apporter, pendant la mauvaise saison, leur contribution au chauffage, par "deux bûches de bois dur" par enfant et par jour. La famille Grac devait donc huit bûches, à l'école des religieuses, mais malheureusement pour Nanette, ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait s'y rendre, car certains matins, il lui était impossible de se lever de la paillasse, des douleurs aiguës lui brisant le côté et la paralysant quasiment.
Les jours où elle était immobilisée se passaient avec le chien de la maison, qui venait se coucher à son chevet et pendant de longues heures, Nanou le caressait. Elle laissait échapper, en l'absence de ses parents, de grosses larmes, qui ruisselaient sur ses joues creuses et ses yeux bleus en étaient inondés, mais dès qu'elle entendait arriver sa famille, sa joie de vivre reprenait le dessus et elle n'était que sourire.
Le soir, en rentrant, sa jeune sœur, Madeleine, lui contait sa journée d'école et lui répétait les leçons du jour.
Cependant, comme dans toutes les familles de ce milieu paysan, on avait souvent besoin des enfants, pour aider aux travaux des champs et ils n'allaient pas tous les jours à l'école, fût-elle gratuite. Au moment où le père fauchait, une fille gardait les chèvres, tandis qu'une autre s'occupait à tourner et à râteler le foin. La dernière "tenait" la maison et la mère officiait à l'église.
Il prit un jour à Nanette d'énormes quintes de toux, puis elle se mit à rejeter du sang. Là, malgré la misère, on fit venir le médecin, M. Casimir Féraudy, ancien Maire, qui hésita sur le diagnostic, car en plus des vomissements de sang, elle présentait des symptômes de raideur au niveau du bassin et elle était dans l'impossibilité, ni de se baisser, ni de se lever, en demeurant dans une position courbée, qui la laissait prostrée.
Elle ne gardait cependant pas continuellement le lit, mais il ne se passait pas un jour sans qu'une crise ne lui prenne et lorsqu'elle se levait, c'était pour s'asseoir devant la cheminée, où seule la chaleur des flammes lui procurait une douce médication à ses raideurs et courbatures. De nombreuses tisanes, décoctions et remèdes locaux avaient été essayés… en vain…Nanette s'amenuisait et s'éteignait lentement…Lorsqu'elle était seule, elle se traînait jusqu'au petit fenestron et regardait le travail à la scierie, sur la place du moulin ; c'était son seul lien avec le monde extérieur ; le bruit des engrenages actionnés par le canal qui coulait au-dessous et parfois, les claquements de fers d'un cheval qui "tirassait" une bille de bois des Vallasses, étaient ses seuls plaisirs coutumiers. Le vieux Genty lui faisait parfois le "bonjour" de la main, mais il tournait vite la tête, de peur qu'elle ne vît qu'il avait les larmes aux yeux.
Mais avec le temps, Nanou ne put plus quitter le lit. Ses formes s'étaient encore amaigries. Sa sœur, Madeleine ne la laissait plus que rarement. Fidèle, le chien, était toujours à ses côtés. Elle ne pouvait plus, maintenant, que laisser pendre la main sur sa tête ; il semblait parfois la remercier, d'un coup de langue furtif.
Elle éprouvait dans la poitrine, la sensation de son "corps qui se détache, disait-elle et vient choquer le côté opposé". De plus, deux énormes cavités s'étaient produites à l'extérieur : l'une à la hauteur de la clavicule gauche et l'autre, sous le sein.
Le fait de ne plus quitter le lit sensibilisa son corps, au point que tout mouvement lui devenait quasi impossible sans s'évanouir.
L'effort qu'elle était obligée de fournir pour avaler une tasse de tisane, dans laquelle du lait ou du miel lui apportait un peu de nourriture, ou simplement pour prononcer quelques paroles, était suffisant pour provoquer un état de syncope ; elle n'en revenait qu'après lui avoir fait longuement sentir un flacon d'éther ou d'essence de lavande. Les syncopes duraient parfois plusieurs heures.
A tous ces maux, était venu s'ajouter le mal habituel des grabataires : l'escarrification de tout son corps, à l'exception des bras et de la tête, seules parties qu'elle pouvait un peu remuer. Pour finir, une plaie ulcéreuse s'ouvrit au côté droit.
Cependant, Nanette, lorsqu'elle avait tout lieu de se plaindre, n'osait jamais donner du souci à sa famille et c'est avec un éternel sourire qu'elle laissait longuement coiffer ses cheveux d'or par sa sœur Madeleine, qui ne la quittait plus. Après avoir avec soin démêlé sa chevelure, elle lui confectionnait de nombreuses tresses, qu'elle ramenait ensuite pour former un chignon, enroulé sur sa nuque.
Bien qu'ayant grandi, à l'âge de se marier et d'être mère de famille, elle était toujours pour les siens "la petite Nanou."
Sa situation désespérée n'offrait qu'une alternative : le suicide ou le refuge total dans le mysticisme et la foi sans bornes. Elle priait sans cesse, elle récitait le chapelet. La prière était devenue, pour elle, sa nourriture spirituelle, au milieu de laquelle quelques rares cuillerées de bouillies étaient tolérées. Elle priait et demandait guérison à Notre Dame de Vers-la-Ville et à Saint Jean, patron de la paroisse.
Le docteur Féraudy, lors de sa dernière visite, à la mi-juin 1874, avait été franc et formel avec la famille-elle était perdue-il ne pouvait plus rien faire pour elle…
Le curé Paulin Lambert, prévenu, était venu l'assister. Il avait longuement parlé…mais elle n'avait pas répondu. Or, en cette soirée du 23 juin 1874, Nanette était particulièrement calme, paisible et résignée. Sa mère, avant de partir, à quatre heures du soir, pour sonner la bénédiction à la Chapelle de Vers-la-Ville, était venue l'embrasser : Nanou, lui avait-elle confié, il y a bénédiction à la Chapelle. Nous prierons beaucoup pour toi ; joins-toi à nos prières. Dans la soirée, le feu de la Saint Jean, après avoir été béni, sera allumé par le curé ; ensuite, il sera procédé à l'encensement ; je te rapporterai des cendres, ma Nanou, tu sais qu'elles ont déjà guéri bien des maux. Les Annotains croient à cela depuis l'éternité, je t'en rapporterai…" Sur ce, la mère part à l'église, sonner la bénédiction de Vers-la-Ville.
Tard dans la soirée, après le feu, la mère rentre ; tout dort à "l'oustau". Elle s'approche sans bruit du lit de sa fille malade ; à voix basse, elle dit la prière :
"Bono madono de Vers-la Vilo, grand Sant-Jan, faguès qu'aquelei cendro, nous pourjoun per tout l'an e per l'eternita, la santa dins nostre fougau ; gardas tamben, vaianto e virilo la falanjo deis Anoutenc."* Puis elle ajoute, après une pause, comme honteuse de personnaliser sa prière : "Garissès ma pichoto Nanette e dounas mai la joio à nost' oustau *".
Elle pose la tabatière contenant les cendres sous l'oreiller de Nanou et ne tenant plus, elle fond en larmes. Nanette, ce soir-là, ne s'était pas endormie et avait tout entendu. De grosses larmes dégoulinaient le long de son visage étique. Les mains jointes, pendant toute la nuit, éveillée, dans sa tête, elle répéta cette supplique : " Sant Jan, vole gari… Madono de Vers-la-Vilo, vole gari…Ajudas-me."**
Après une courte nuit, le père, à son habitude était parti à la campagne avec, ce jour-là, ses fille Marion et Philomène, car il avait commencé à faucher la veille et la pluie menaçant, il fallait vite "amoulouner" le fourrage, pour qu'il ne "craigne" pas.
Madeleine, à son habitude, vaquerait aux travaux ménagers et garderait Nanette ; la mère, quant à elle, partit pour l'église pour sonner le départ de la procession à Vers-la-Ville.
Alors que les cloches sonnaient à toute volée, Nanette se sentit soudainement prise de douleurs très vives et inhabituelles dans toutes les parties de son corps et les frêles muscles de ses jambes vibrèrent, comme mus par une force mystérieuse :
"Madeleine, cria-t-elle à sa sœur, viens m'aider à me soulever".
Madeleine accourt et à peine prend-elle la malade à bras-le-corps, que celle-ci d'habitude si douce, lui dit d'un ton brutal : "Oh ! va, je ne suis pas plus malade que toi, donne-moi mes chaussures, je veux rejoindre la procession". Ce disant, elle saute du lit, alors que Madeleine demeure stupéfaite, comme paralysée. Nanette ne prend pas le temps d'attendre les souliers et sentant sa tête lourde, prend le parti de rejoindre la porte en marche arrière ; elle l'ouvre, parcourt le long couloir et se trouve, en chemise de nuit blanche, dans la rue, devant quatre degrés d'escalier ; à cet instant, elle se retourne et pour la première fois depuis longtemps, elle descend les marches avec prudence.
Madeleine, revenant de sa surprise, se précipite sur les traces de la fugitive, craignant qu'elle ne tombe.
A ce moment, la procession, descendant la rue St Jean, se trouve au niveau de Nanette, qui, comme illuminée, ne voit que le buste du Saint, aux brancards duquel elle s'agrippe. Le curé, les fidèles, tous demeurent stupéfaits ; certains crient, d'autres se signent. On envoie chercher le médecin, qui rejoint en courant la procession au niveau du portail de la Grand-Rue. Il veut examiner Nanette, mais le curé l'en dissuade et lui propose d'attendre le retour de la procession. Le docteur, voulant conseil, envoie porter un billet au docteur Marcellin de Sausses et à celui d'Entrevaux, qui connaissaient tous deux l'état de santé de Nanette.
L'abbé secondaire Auguste Bongarçon, de son côté, quitte la procession et avec l'accord du curé, attelle sa mule et part au Fugeret chercher le curé du lieu. Profitant de la malle-poste, on fait envoyer un courrier au curé d'Entrevaux, pour lui signaler l'affaire.
La procession, quant à elle, continue son chemin. La mère, avertie, accourt pour la rattraper et c'est les larmes aux yeux, remerciant Saint Jean et la bonne mère de Vers-la-Ville, qu'elle se tient aux côtés de sa fille, qui, comme hallucinée, ne reconnaît plus personne et se glisse sous les brancards de la statue, pour aider à la porter.
En traversant le pont de bois de la Beïte, au niveau du moulin communal, la pluie fine se met à tomber, mais, après avoir dépassé le quartier de Sardaigne, il tombe des cordes et chacun s'abrite du mieux qu'il peut. Les cantiques résonnent plus que jamais et la longue procession s'étire. Alors que la Grand-Croix arrive à la première station du chemin de croix, les derniers fidèles sont encore au bout de la Rue Basse et par la nouvelle de la guérison de Nanette, qui se répand, il arrive encore du monde qui sort des maisons et allonge le défilé.
La mère de Nanette est passée devant le cortège, pour aller sonner la cloche de la Chapelle, qui ne traduira jamais autant l'allégresse d'une mère. L'intérieur de la Chapelle se remplit rapidement, mais il y a encore plus de monde à l'extérieur. La pluie chaude de juin bat toujours, chacun ruisselle, mais personne ne s'en soucie.
Nanette demeure tout le temps de l'office en méditation devant le buste de Saint Jean. Le curé fait ce jour-là un sermon admirable. Il faut reconnaître que la cause en est rare.
A la fin de l'office, la procession reprend son chemin en sens inverse. Nanette, toujours en transes, redescend, aidant à porter Saint-Jean, sans dire mot, le regard vide et limpide.
Le cortège rejoint l'Eglise ; là, une foule de curieux attend sur la place. Lorsque Nanette arrive avec Saint-Jean, un constat extraordinaire est fait par l'assemblée des témoins ; alors que tous ceux qui arrivent de Vers-la-Ville sont trempés et dégoulinants, les souliers pleins de boue, Nanette passe le parvis de l'Eglise, la chevelure sèche, la chemise immaculée et les pieds nus, semblant sortir du bain… !
La foule, se signant à son passage, s'engouffre et envahit l'Eglise, qui, en quelques secondes est pleine à craquer. Des femmes pleurent, des vieilles prient, le chapelet à la main, des hommes, à voix basse, récitent des litanies, des enfants sourient aux anges.
La Confrérie des Pénitents Blancs est représentée, au grand complet, chaque pénitent masqué, de part et d'autre de l'allée centrale de l'Eglise, formant la haie, les mains jointes. On porte le buste de Saint Jean devant le grand autel et Nanette s'agenouille devant, contemplative, en prières, non pas la tête basse, mais bien au contraire, les yeux tournés vers le ciel, exhaussés et sublimés ; elle a perdu toute enveloppe matérielle.
Autour d'elle, les fidèles se manifestent, au début, d'une manière discrète, mais après plusieurs heures, deviennent nerveux, certains agressifs.
Plusieurs docteurs sont présents dans l'Eglise, mais n'osent interrompre Nanette dans sa méditation. Plusieurs prêtres des cités voisines sont aussi là et tiennent conférence avec le curé d'Annot, au presbytère.
Pendant ce temps, la foule grossit toujours et maintenant, l'inquiétude se lit sur les visages ? Certains sont pris de malaise.
La curiosité s'est transformée en piété, puis en fausse dévotion malsaine. Des personnes commencent à toucher Nanette, voulant d'elle un signe de la croix, d'autres, des cheveux ou un morceau de sa chemise. Les prêtres font maintenant la haie autour de Nanette pour la protéger, tandis que deux d'entre eux donnent ci-devant l'autel de la Vierge, la communion à de nombreux fidèles.
Des enfants au milieu de la foule crient, d'autres auraient pu être piétinés, sans l'intervention de la gendarmerie appelée par le curé, qui fait calmement évacuer la foule de l'Eglise et emmène Nanette dans ses locaux, à la Maison des Arcades, où les divers médecins peuvent l'examiner et lorsque la place Notre-Dame, au milieu de la nuit, est libérée des curieux, on raccompagne Nanette chez elle, entre deux gendarmes pour sa protection.
Un rapport est dressé par la Gendarmerie, un autre par le curé d'Annot. Quant aux médecins, Casimir Féraudy, médecin de Nanette, résume en une phrase leur rapport. Il déclare avec sa verve truculente : "Sian dei con, farian miès de mètre Sant-Jan à la patenta"****
Au bas du rapport du curé d'Annot, le Père Reynaud, enregistré en 1885 par l'Evêché de Digne, le docteur Marcellin, docteur de Nanette à la mort de Féraudy, inscrivit :
"Médecin traitant, je certifie le caractère surnaturel de la guérison. Signé : Marcellin" Nanette, dès le lendemain, put connaître les joies sans bornes d'une vie normale. Etant restée de santé fragile, elle put cependant faire presque tout ce qui lui était auparavant interdit. Elle fit ainsi sa première vaisselle dans le tian de terre cuite, avec une joie sans égale.
Elle vécut encore de nombreuses années parmi nous et beaucoup, même sans l'avoir connue, en gardent toujours un souvenir attendri :
"Tante Nanou est toujours parmi nous"

L'église de Rome demande pour justifier une enquête d'authentification du surnaturel de guérison, à exhumer le corps à partir de la 5ème génération, pour en examiner l'aspect. Nous y voilà, maintenant.
S'il plaît à la descendance, nous saurons un jour si un véritable "événement surnaturel" s'est produit dans nos murs, par l'intercession de N.D. de Vers-la-Ville et Saint Jean…

*Bonne Madone de Vers-la-Ville, grand Saint Jean, faites que ces cendres nous offrent pour tout l'an et pour l'éternité, la santé dans notre foyer ; gardez cependant vaillante et virile la phalange des Annotains…
**Guérissez ma petite Nanette et donnez à nouveau la joie dans notre foyer.
***Saint-Jean, je veux guérir, Madone de Vers-la-Ville, je veux guérir, aidez-moi.
**** Nous sommes (les médecins) des cons, nous ferions mieux de mettre Saint Jean à la patente (de lui faire payer les impôts que paye tout médecin installé)

le docteur Féraudy, médecin de Nanette