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LES LOISIRS ET LES LEGENDES.


Depuis des temps immémoriaux, nos ancêtres ont toujours beaucoup travaillé, pour la plupart aux champs ; cependant à certaines périodes de l'année, la fête se révélait indispensable, sans doute face à la rudesse des temps, comme par exorcisme.
Toutes les fêtes locales sont développées par ailleurs dans d'autres ouvrages (voir bibliographie). Nous nous attarderons ici sans doute sur une manifestation des plus représentatives: "La Bravade".
Cette manifestation "pseudo-militaire", consistant à défiler en uniformes d'époques diverses (principalement Premier et second empire), où parades, pétarades et salves de mousqueteries formaient la principale activité, était très souvent précédée de cliques et fanfares locales. Nous retrouvons ces représentations guerrières avec parfois des simulacres mimés de combat dès les 13 et 14èmes siècles dans toute la Provence. Dès le premier jour de la fête, un "papagau" (perroquet) de papiers et de chiffons aux couleurs chatoyantes était dressé à la cime d'une haute bigue ; celui qui arrivait à l'abattre à coups de flèches et plus tard d'un coup de tromblon était élu " Roi de la Fête " ; il dirigeait alors en souverain maître toute la troupe militaire et recevait les honneurs dus à son auguste rang. Il gardait son titre royal pour toute une année dans son village et en tirait divers avantages, concernant entre autres les invitations et les rendez-vous galants.

Il semblerait que sur le Pays d'Annot, les archives soient muettes sur ce sujet ; néanmoins pourquoi nous serions-nous singularisés du reste de la Provence ? Par contre la tradition orale locale nous apprend que cette tradition populaire viendrait d'anciens grognards du 1er Empire, qui, s'étant retrouvés lors de campagnes étrangères, se seraient jurés, s'ils revenaient vivants au Pays, de défiler chaque année dans leurs costumes militaires, lors des fêtes patronales du Pays d'Annot. N'oublions pas qu'à cette époque, les hommes en âge de combattre (18 ans- 50 ans) étaient considérés comme réservistes et gardaient chez eux tenues et armes ; de plus, nous retrouvons dans les archives des 19 et 20èmes siècles toujours les mêmes costumes (1er empire, Conquête de l'Algérie et 2ème Empire) et ceci dans tous les villages du Pays d'Annot où la bravade a eu lieu: Annot, Le Fugeret, Méailles, Braux, St Benoit, Ubraye et Vergons.




En ce qui concerne les légendes et les histoires fort nombreuses dans le Pays d'Annot (voir bibliographie), nous noterons avec curiosité ce dicton dont nous avait affublés un latiniste distingué, anonyme de surcroît qui à l'évidence n'avait pas gardé un très bon souvenir de ses rapports avec nos ancêtres ; si nous ne pouvons dater ce pamphlet, il est certainement très ancien et nous fut transmis en 1890, dans un bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes (Archives de Digne) :

SUNT ANOTENSES
ACUTI VELUT ENSES
QUANDO TIBI DICOUNT
AVE …………… CAVE !

Traduction: Les Annotains sont pointus comme des lances, quand ils te disent salut… Prends garde !

A propos des légendes, indéniablement la plus curieuse et sujette à réflexions est sans aucun doute celle du Rocher de St Pierre, sur les hauteurs d'Annot, à quelques encablures de la croix du Baou de Parou, où une fenêtre a été taillée dans un grand rocher de grès. Le linteau porte un nom : HERIEIRA et une date 1637 ; quant à l'empreinte interne, elle figure réellement une paire de fesses ainsi qu'un trou central de 40 cm de profondeur.


"La légende locale vient de la nuit des temps pour nous apprendre que lorsque St Pierre voulut évangéliser Le Fugeret, sans doute devant l'ampleur et la gravité de la tâche, il avait choisi, dans l'urgence, le moyen le plus rapide pour gagner ce village: la voie des airs. Mais voilà, même pour un Saint, la fatigue peut être "humaine" et notre brave St Pierre prit le parti, avant d'arriver sur place, de se reposer un instant et se serait "posé" sur le plateau de Cornillon, à deux pas du Baou de Parou ; son atterrissage se fit sans doute sur ce rocher de grès d'une manière si violente que l'empreinte de ses fesses resta à jamais marquée dans la roche, de même que celle de sa houlette de berger qu'il tenait entre ses jambes. Il reprit son voyage et se posa enfin sur le bord de la barre rocheuse de la haute vallée de la Beïte au quartier des Combes, en territoire du Fugeret. La légende et la réalité étant étroitement mêlées, de même que le paganisme et les croyances religieuses, l'endroit où la légende le fit atterrir fut beaucoup plus tard, au 17ème siècle, commémoré par la taille de cette "fenêtre" par ce fameux Herieira dans ce gros rocher, ainsi que la construction de la Chapelle St Pierre du Fugeret, que nous retrouvons en ruine aujourd'hui mais dont nous découvrons la photo au début de ce siècle."
(Merveilleuses et mystérieuses balades du Pays d'Annot, page 19)