LA LEGENDE DE LA CHAMBRE DU ROI

 

Version française.

Nous avons vu plus haut que la gigantesque falaise de grès et ses immenses rochers creusés et sculptés par l'érosion ou disséminés peut-être par l'effondrement qui créa jadis ce chaos, a dû, certainement, pour beaucoup, aider à l'imagination populaire et à la naissance de légendes qui sont nombreuses dans le "Pays d'Annot" ; la plus populaire étant celle de la Chambre du Roi.

 

 

Cela se passait au temps où les siècles n'avaient encore qu'un chiffre… C'était encore du temps où les Sarrasins qui écumaient la Basse-Provence arrivaient parfois à faire de brèves incursions dans nos contrées…. Sigummana, c'était l'ancien nom d'Annot, quand nos lointains ancêtres, formés en tribu, habitaient le quartier de Vers-la-Ville, a toujours été fidèle à la foi catholique et à l' Eglise romaine. Aussi, un jour du 9ème siècle, un Seigneur chrétien de Basse-Provence, accompagné de sa douce princesse et de quelques vassaux, poursuivi par une horde d'infidèles, demanda asile au Seigneur de Sigummana, Hermérincus.

 

L'ayant obtenu, il se vit octroyer comme refuge suprême, une grotte dans la fin de la barre rocheuse, dominant les vallées où les eaux de la Vaïre et du Coulomp se mêlent.
Cette grotte se trouve à l'entrée d'un cirque rocheux naturel, dont l'étroit passage permet, au moyen de branches et de roches, de le dissimuler, permettant de garder cette cachette secrète aux envahisseurs.

Les Sarrasins cherchèrent en vain la trace de nos protégés, se retirèrent, mais promirent l'éternité pour les retrouver.
Nos hôtes vécurent ainsi quelques temps sous notre ciel, partageant dès lors, nos coûtumes et nos mœurs, avant qu'un traître ne vînt dévoiler la cachette à quelque émissaire hérétique.
Le lendemain, les infidèles revinrent en nombre, découvrirent le royal repaire et mirent à mort le prince, sa tendre compagne et toute leur Cour ; ils furent enfin projetés dans le vide du suprême éperon rocheux appelé depuis "balcon du Roi".

Ils n'eurent que le temps d'achever leur forfait, qu'ils s'éparpillèrent dans Sigummana, pour y pourfendre les malheureux habitants, complices selon eux, d'avoir donné refuge à leurs ennemis. C'est alors que, sauvant nos ancêtres d'une hécatombe, la peste se déclara dans les rangs des Sarrasins ; ceux d'entre eux qui n'étaient pas encore atteints se seraient enfuis avant de mettre leur projet à exécution… On dit aussi que l'épidémie se serait arrêtée, comme par miracle…

C'est par les nuits de pleine lune que l'âme du serviteur félon vient, par punition de Dieu, errer dans les ruines et les rochers de la montagne d'Annot, jetant aux échos de lourds sanglots de repentir et de remords.
L'étrange vision lumineuse disparaît au lever du jour, pour laisser place au silence le plus paisible, que seuls viennent troubler les croassement des vieux corbeaux qui seuls se souviennent encore de cette histoire… C'est depuis cette époque que cette grotte et le quartier ont pris le nom de "Chambre du Roi" ; nous trouvons aussi les "jardins du Roi"…

Entrée de la Chambre du Roi

 

 

 

 

 

 

Les Sarrasins attaquent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Représailles des Sarrasins à Sigummana