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CONSTRUCTION PHYSIQUE D'ANOTH



Plans des remparts successifs :

Rappelons que les fondations de l'Eglise actuelle datent de l'an mille et que dès 1042, le Seigneur du lieu en fait donation (ainsi que tous ses biens) à l'Abbaye St Victor de Marseille.
Sachant qu'une Eglise était en construction dès l'an mille, il nous faut bien convenir, même si le "déménagement" de Vers-la-Ville a duré sans doute un bon siècle, que petit à petit les premières "cabanes" se seront construites, tout d'abord, pour des raisons de sécurité, autour de l'Eglise. A ce sujet, il faut savoir qu'avant le 14ème siècle, en dehors des bâtiments religieux et de certains édifices appartenant aux nobles et aux grandes familles, quasiment toutes les maisons étaient en bois, avec parfois les soubassements en pierres ; le torchis, mélange d'argile et de paille hachée, servait à obturer les fentes et les trous. Il faut donc bien penser qu'il ne subsiste aucun bâtiment particulier de cette époque et ceci depuis fort longtemps.
Un document d'archives de 1381 nous permet de comprendre que deux cents ans plus tôt (soit environ 1180) un début de fortifications primitives englobait l'Eglise et le haut actuel du village ; soit le long de l'actuelle rue des Vallasses et la descente du haut de la rue du Moulin, pour tourner devant l'ancienne maison Blachas et rejoindre la rue N. Dame jusqu'à la Tour St Martin.

Aucun bâtiment, sauf l'église primitive Saint Pons et les remparts inclus dans les constructions ultérieures, ne subsiste aujourd'hui.

Les premières maisons en pierres se seraient donc situées à l'intérieur de ce périmètre, avec pour premières rues, l'actuelle rue Capone et St Jean (haut de la Grand-Rue actuelle) ; une seule porte dite dans les archives "Portail du Robinet ou de la Robine" devait relier les anciennes maisons Pellegrin Solange et Ugo Marthe.

plan n°1.(vers 1180)

 


Toujours grâce aux documents de 1382, nous apprenons aussi que Foulques Favette (maistre-masson) construisit les fortifications, dont nous apprenons qu'elles étaient terminées pour la Toussaint 1382 et comprenaient ainsi une grande partie du vieux village actuel. A partir de cette époque, les premières maisons de pierres de taille en grès vont s'édifier, dans un premier temps, dans le haut du village, autour de l'église.

Nous trouvions donc la nouvelle porte au bas de la grand-rue actuelle et la première porte N.Dame au niveau de l'actuelle maison Hutin. Par l'agrandissement des remparts et donc du village, la porte primitive du "Robinet" se trouva donc obsolète et fut sans doute démolie.

 

 

plan n°3.(environ de 1400 à 1520)

<La porte de la Vierge côté ouest>
<La porte de la Vierge côté Est>

 


Dès le 16ème siècle, l'édification des maisons qui bordent le côté sud de la Basse-Rue, créa un nouveau rempart et une nouvelle porte d'enceinte se fit jour (porte de la Basse-Rue, au niveau de la fontaine actuelle) qui fut jusqu'à sa démolition en 1860, la principale porte d'entrée du village ; les archives municipales justifient sa démolition, de par son exiguïté, "et un tel mauvais état et tellement étroit, qu'il laisse à peine le passage à un mulet embasté, lorsqu'on l'amène boire à la fontaine, sise derrière ce dit portail".
(archives municipales d' Annot).

Construction du pont de pierres de la Beïte

<Porte du Revelin>


plan n°4. (environ de 1530 à 1610)

 


A partir du 17ème siècle, l'édification des maisons Verdollin, Favre, l'Hostel-Dieu, la première partie de la Chapelle de Pénitents, le Coulet, la Maison des Arcades, la fontaine et sa place caladée, acheva la dernière tranche des remparts et leur donna leur aspect définitif ; d'autres portes furent également ouvertes dans certaines murailles: la Porte du Four et la Porte de l'Eglise, ce qui permit l'accès sur les Vallasses.

plan n°5 (environ de 1590 à 1690) .
Notons aussi : Le Pont de la Vaïre construit en pierres en 1681, après l'effondrement de l'ancien pont de bois en 1676. Néanmoins, il fallut attendre 1711, pour que le tablier en maçonnerie fût construit avec ses saillies pour protéger les passants des roues des charrettes. C'était le Pont des sept arches, qui fut raccourci en 1897 lors de l'agrandissement de la place côté ouest.

Les travaux d'agrandissement et d'amélioration des canaux d'arrosage agricoles et de dérivation industrielle (moulins, filatures, teintureries et scieries), canaux dont nous trouvons déjà la preuve de l'existence en 1487, lors d'un renouvellement de bail du meunier, alors que le canal est en mauvais état (voir chapitre "Réunion du conseil de la communauté" ci-aprés)

 

Pont de la Vaïre : les sept arches

 


plan n°6.(environ de 1690 à 1780)

 

 

En 1830, fut dessiné le premier cadastre avec le nom des anciennes rues, rebaptisées ou francisées, pour quelques-unes unes d'entre-elles au début du 20ème siècle, on ne sait trop pourquoi d'ailleurs, car certains vieux noms étaient d'une réelle nostalgie et poésie…Quartier de la Sardaigne, rue St. Jean, rue Senestre, rue Capouane (coquine, ce qui nous laisse deviner qu'elle devait être la rue du plaisir) et autres rues du "plus hault bial" (canal) et rue "du mitan"…


En 1860, l'ouverture du dernier tronçon du chemin roulier entre Les "Escaffarels", la Croix romane et l'actuelle avenue du Foulon, permettait à la ville d'Annot d'être totalement désenclavée. Quant au boulevard St Pierre, il ne fut ouvert qu'en 1865, ce qui permit au roulage un progrès bouleversant par rapport à l'ancien chemin d'Entrevaux à Colmars,qui dans Annot, suivait la rue du Four actuel, pour emprunter la rue du Peyrard, aprés avoir fréquenté les rivages boueux de la Beïte, depuis la Croix Romane ; ce Bd Saint Pierre rejoignait devant le collège actuel le chemin muletier qui menait au Fugeret et Colmars, chemin qui ne fut roulier qu'à partir de 1872.

Le centre historique d'Annot n'a quasiment pas évolué depuis un gros siècle, en dehors de la démolition du Coulet et de sa "restauration" ; la législation sur la protection du patrimoine historique bâti arrivera-t-elle à protéger nos vieux villages des "bétonneurs"?

Avec l'aide vigilante et citoyenne de nous tous, peut-être!

 

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La société moyenâgeuse. Les templiers dans la vallée et leur Tour.
La chapelle de Vérimande et la chapelle nouvelle de Vers-la-Ville.
(12ème siècle)

"Au cours des 11ème et 12ème siècles, l'administration d'Anoth, en la carence de son Seigneur, paraît avoir été faite par les religieux locaux représentant l'abbaye St Victor de Marseille (qui prélevant les divers impôts, agissaient davantage en autorité matérielle que spirituelle). Ce fut donc pendant deux siècles, une féodalité religieuse, où l'influence des grandes familles locales n'était pas exclue (les Sabran, les Requiston, les Féraud, les Fouques natifs du "Pays d'Annot") qui levèrent avec le Vicomte de Castellane, pour le compte de la première croisade de Godefroy de Bouillon, une compagnie de cent croisés qui représentaient les communautés d'Anoth, du Fugeret, de Méailles, d'Allons et de Thorame.
N'oublions pas qu'à l'époque, un manant qui partait guerroyer avec son maître en reviendrait (s'il y survivait) libéré du servage, lui et toute sa descendance, sinon parfois enrichi, du moins recevant le droit de porter les armes, droit réservé aux hommes libres.
C'est alors que l'Ordre des Templiers fut créé en 1118. Il était chargé d'accompagner les Rois et les Nobles dans leurs expéditions en Terre Sainte ; pendant toutes les croisades (200 ans), leur prestige fut immense et nombreux furent leurs donateurs et redevants ; à ce titre, ils reçurent de l'Abbaye St.Victor de Marseille tous les domaines qui leur furent légués un siècle auparavant par Hermérincus de Anoth.
Ils s'installèrent notamment dans notre vallée au Fugeret (leur maison mère) et avaient à Anoth une succursale et des dépendances, telles que tout le quartier de Vérimande (chapelle déjà construite en 1130 et la Tour (actuelle Tour des Templiers) et Vers-la-Ville (chapelle reconstruite et prieuré)".
(Histoires et Histoire du "Pays d'Annot" J-L Damon - Page 19 - 1988)

"Les terres et domaines tels que Vérimande étaient habités par les frères servants, qui avec l'aide des manants locaux, s'engageaient à cultiver les terres et à élever le bétail nécessaire au "développement matériel de l'Ordre, pour la gloire de Dieu".
La tradition orale nous rapporte la légende: "un tunnel souterrain partirait de la Tour des Templiers, pour rejoindre la Chapelle de Vérimande, puis de là, un autre rejoindrait un passage creusé sous le pont de la Vaïre et de là, monterait jusqu'à la chapelle de Vers-la-Ville…!
Au milieu du 13ème siècle, l'Ordre était à la tête d'un véritable empire financier qui échappait à tout impôt ; ils étaient les banquiers des Rois et même du Pape. Un tel pouvoir n'allait pas sans susciter des jalousies et des rancœurs.
Des préjugés violents s'établirent contre eux et Philippe le Bel, désirant s'emparer de leurs richesses et détruire leur puissance, fit arrêter Jacques Molay, grand maître de L'Ordre et tous les chevaliers qui se trouvaient sur le territoire français. A la suite d'un procès inique où les réminiscences cathares et albigeoises, un siècle plus tôt, étaient omniprésentes, il les fit périr sur le bûcher, où la torture put seule leur arracher des aveux, et saisir leurs biens à partir de 1310. Dès 1312, le Pape, Clément V avait, à l'instigation du Roi de France, supprimé l'Ordre.
Le fait que la Provence, à l'époque, fût autonome, sous la dynastie des premiers Comtes, offrit un décalage aux arrestations des Chevaliers de l'Ordre. Ce laps de temps leur permit de pouvoir faire évacuer leurs différentes maisons de Provence, de tout ce qui était transportable. C'est ici que s'insère la légende selon laquelle "ils ne purent emporter leur cloche en or de la Chapelle de Vérimande et qu'elle fut enterrée pour l'éternité"…
Le 5 février 1308, le Viguier d'Anot et ses hommes procédèrent à la Tour de Vérimande, désertée par les frères servants, à l'inventaire du patrimoine des Templiers locaux.
Leurs biens confisqués furent distribués à divers autres ordres et abbayes ; pour Anot, c'est l'abbaye St.Pons de Nice qui reçut les biens de tout le quartier de Vérimande et plusieurs moines continuèrent à gérer ainsi ces vignes et terres à blé, pendant quatre siècles."
(Au pied du Baou sublime- J-L Damon - Pages 9,10,14,15- Ed. Serre- 1990.)

<La Tour des Templiers>

REUNION DU CONSEIL DE LA COMMUNAUTE
D'ANOT, LE 26 MARS DE L'AN DE GRACE 1486

Ce texte d'archives est un véritable trésor, car il nous permet notamment de découvrir certains patronymes de l'époque (en l'occurrence ceux des élus du peuple qui formaient le Conseil) ; quelques familles portent encore les mêmes noms de nos jours ; sont-ce des descendants ? De plus de nombreux métiers nous sont dévoilés ; d'autre part , ce texte fut écrit à l'occasion du renouvellement du bail au meunier communal et l'on y apprend que le canal public qui alimente le dit-moulin doit être réparé ; nous avons donc la preuve que le canal communal d'Annot existait déjà au 15ème siècle.

"le bail est renouvelé au Sieur ANDRE Laurens, meunier et tisserand, par l'honorable Conseil de la Communauté d'Anot, dont les membres présents sont : COUSTERY Pierre (Petrus) premier Consul d'Anot, ANDRE Augier (Augérii) tisserand, FERAUD Jacques (Jacobus), EMERIC Jacques (Jacobus), FLOTTE Guillaume (Guillelmus), ALBAYE Eric (Erigius), BOERI Honoré (Honoratus), GASTAUDI Pierre (Petrus), Maître DURANDI Guillaume (Guillelmus), Maître VACHIER Paulet (Pauletus)chirurgien-barbier, Conseiller PELEGRINI, tailleur, receveur, DOZOL Antoine (Antonius) trésorier municipal, Conseiller ROCCAS receveur, trésorier municipal, Conseiller RAYNAUD receveur, DOZOL Pierre (Petrus) trésorier municipal, Maître ROCCAS Boniface (Bonifacius), TRAVERSIER Honoré (Honoratus), DURANDI Pierre (Petrus), DEPANDA Eric ( Erigius) mégissier, BERARD Jean (Joannes) tanneur, FLOTTE Claude (Glaudius), BLANC Pierre (Petrus), MAYSSON Jean (Joannes), Maître ROCCAS Claude (Glaudius) foulonnier, CLANGER Antoine (Antonius) drapier, FABRE Guy (Guigo), RABIERS Eric (Erigius), BERARD Antoine (Antonius) maréchal-ferrant, EMERIC Antoine (Antonius), Maître EVEQUE Pierre (Petrus) tisserand, MATI Pierre (Petrus), PELEGRINI Julien (Julianus), ESPITALIER Elzéar (Elzéarius), Maître COUSTERY Honoré (Honoratus) bourrelier, bâtier, VEZIAN Jules (Julius), COUSTERY Laurens (Laurentus) tisserand, VERDOLIN Eric (Erigius), GUIZOL Jean (Joannes), VERDOLIN André (Andréas), DAMON Vincent (Vincentius), LAUGIER Jean (Joannes)…..Cette honorable assemblée s'est tenue le 26 mars de l'an de grâce 1486, derrière la crypte de l'Eglise d'Anot, sous le règne du très chrétien et illustre Souverain et Seigneur, CHARLES , huitième du nom, Roi de France, par la gloire de Dieu, Comte des Comtés de Provence et de Forcalquier et des terres à l'entour, sous l'autorité de moi, premier Conseiller AUGER , Baile, Lieutenant de juge, Capitaine, Officier de la garde du Clavaire et gardien des clefs de la ville d'Anot, Notaire à Anot et Guillaumes.
Signé : Premier Conseiller AUGER."