La Marcho dei Bravadaire d'Anòt

Tu Bravadaire de la Vairo, souvèn-te bèn de toun viei grand

Cour'ero dins la grand-Armado, de cour' avié lei ped gela ;

Pèr la campagno de Russìo, tant luènch d'Anòt ero pan'juèc,

Que pèr la glòri de l'Emperaire, toun paure paire anav'au fuèc.

Refrin

D'aise ! d'aise ! d'aise ! voilà les Sapeurs,

Qui n'ont jamais peur,

Méfi ! méfi ! méfi ! V'là les cantinières

Qui sont brav'et fières

D'aise ! d'aise ! d'aise ! V'là les Grenadiers ,

Et leur grand ‘épée,

Mèfi ! méfi ! méfi ! voilà les Lanciers,

Face aux Cuirassiers.

Eroun de toutei lei campagno, dins la doulour e dins la pòu,

Dins lei bataio sanguinàri, dòu pònt d'Arcolo à Waterloo,

Te fau sounja que toun viei paire, pensavo plus de vièure bèn,

Es pèr aco qu'eme soun fraire, an jura se n'en revenièn.

Refrin

An jura que lei jour de festo, pèr Pendecoust' e la Sant Jan,

Sant Fourtunat, prendrièn testo, d'uno bravado toutei leis an,

De Verimand' à Vèrs-la-Vilo, gramacirièn lei nòstei Sant,

De ié ague redouna vido, reveire Anòt e seis enfant.

Refrin

La marche des Bravadiers d'Annot

Toi, Bravadier de la Vaïre, souviens-toi de ton ancêtre,

Quand il était dans la grande Armée, quand il avait les pieds gelés ;

Pour la Campagne de Russie, tant loin d'Annot, ce n'était pas un jeu,

Car, pour la gloire de l'Empereur ton pauvre père allait au feu.

Refrain

Prends garde ! prends garde ! prends garde ! voilà les Sapeurs

Qui n'ont jamais peur,

Attention ! attention ! attention ! V'là les cantinières

Qui sont brav'et fières

Prends garde ! prends garde ! prends garde ! V'là les grenadiers

Et leur grande épée,

Attention ! attention ! attention ! voilà les Lanciers

Face aux cuirassiers.

Ils étaient de toutes les campagnes, dans la douleur et dans la peur,

Dans les batailles sanguinaires, du pont d'Arcole à Waterloo,

Il te faut songer que ton vieux père ne pensait plus vivre réellement,

C'est pour cela qu'avec son frère, ils ont juré s'ils en revenaient,

Refrain

Ils ont juré que les jours de fêtes, pour Pentecôte et la Saint Jean,

Saint Fortunat, ils prendraient la tête d'une bravade tous les ans,

De Vérimande à Vers-la-Ville, ils remercieraient nos Saints

De leur avoir redonné la vie, revoir Annot et leurs enfants.